Randonnée en 4 jours autour du célèbre sommet italien.
Après une bonne nuit au refuge du Viso, nous nous levons plein d’espoir. Espoir de cheminer sous une belle journée ensoleillée, plutôt que de finir trempés !
La météo est au rendez-vous, le Viso tout beau est sous nos yeux.

le Viso, depuis le refuge du même nom
Nous voilà partis pour la plus grande journée de ce tour : 8/9 h de marche pour rejoindre le refuge de Quintino Sella, côté italien. Mais le clou de cette journée est le Tunnel de la Traversette. Ce tunnel, nous rêvons de le faire depuis de nombreuses années…
Que je vous raconte… le tunnel de la Traversette ou Buco di Viso :
Ce tunnel est situé à 2900 mètres d’altitude. C’est un des hauts lieux de l’histoire entre Queyras et Piémont. Le tunnel de la Traversette est situé sous le col du même nom. Il a été percé à la fin du XVème siècle. Il s’agit d’un tunnel piétonnier de 75 mètres dimensionné pour le passage d’un mulet bâté et d’un homme courbé. A l’époque, le projet a reçu l’appui du roi de France, ce tunnel était essentiel pour le commerce du sel. Ce tunnel a été considéré comme la première percée alpine.
Je vous ai déjà parlé dans ce blog, des liaisons historiques entre Queyras et Italie, notamment pour le commerce du sel vers l’Italie et d’autres denrées alimentaires vers le Queyras. Les commerçants (et/ou les contrebandiers…) utilisaient alors le Col Lacroix ou bien le Tunnel de la Traversette.
Ce tunnel a été fermé et réouvert de nombreuses fois pour finalement être réhabilité en 2014. Bien évidemment, cette voie historique d’échanges n’est plus utilisée que pour le grand plaisir des randonneurs.
La montée vers le Col et Tunnel de la Traversette est très minérale.
Ces montagnes sont depuis longtemps utilisées pour l’alpage des bêtes, d’abord les bovins un peu plus bas, puis les ovins plus en altitude.
Nous croisons un troupeau parqué pour la nuit (avec un parc moderne),
mais un peu plus loin, on peut voir que les pâtures sont issues d’une longue tradition, puisque nous croisons une ancienne bergerie entourée de son parc de pierre.
Après une montée d’environ 6 km et 400 mètres de dénivelé, nous arrivons à ce haut-lieu historique.
Arrivée au tunnel
Au lon, nous pouvons voir les Ecrins

la barre des Ecrins au loin
Bien sûr, une lampe frontale est nécessaire pour traverser le tunnel. Mais je vous recommande également de bien vous habiller, un vent glacial vous accompagnera dans le tunnel.
A la sortie, vous êtes en Italie…
Avec une vue magnifique… votre regard embrasse la vallée splendide… Sous vos pieds, le Pô prend sa source !
Cette montée a été un vrai bonheur, environ 3h30 ont été nécessaires depuis le refuge du Viso. La récompense est magique à l’arrivée au tunnel, puis à sa sortie.
De là débute une longue descente vers Pian Del Re (qui porte si bien son nom), pour ensuite remonter vers le Mont Viso et le refuge Quintino Sella.
Après quelques mètres de descente, nous passons vers un ancien baraquement militaire… Ces lieux ont été stratégiques ! Puis de là, notre regard retrouve le majestueux roi de pierre, le Viso, toujours magnifique.

le roi de pierre, à la descente vers Pian Del Re
La descente vers Pian Del Re est juste d’environ de 1000 mètres de dénivelé négatif. Et c’est là que tout se complique….
L’année dernière, je me suis fracturée la malléole droite lors d’une randonnée (hélitreuillage en bonus…), du coup je suis d’une très grande prudence à la descente. Voire certainement d’une trop grande prudence, car je marche stressée. Résultat j’ai dû forcer sur mon genou… Et cette descente de 1000 m s’est vite révélée être un enfer. Et ce malgré la beauté du paysage…
J’ai commencé à ressentir une douleur après le premier tiers de la descente, légère au début. Puis cette douleur s’est accentuée au fur et à mesure de la descente, pour devenir très vive au 3/4 de la descente….
A ce stade, la suite du tour devenait problématique. En effet, lors de la marche à plat ou en montée, la douleur s’estompait, mais le jour 3 de notre tour consistait à moitié de dénivelé négatif et le jour 4 uniquement de dénivelé négatif…
Dans ces conditions, une décision s’impose. D’autant qu’à Pian Del Re, il est possible de trouver une solution de retour….

Pian del Re
Après une pause déjeuner, durant laquelle j’avais espoir de pouvoir reprendre des forces et continuer le tour, la triste réalité s’impose, impossible de descendre sans douleur. Et c’est dans les larmes que je conçois que le tour de 4 jours n’est pas pour cette fois. Continuer cette aventure à pied serait aller au devant de plus gros problèmes.
Nous arrivons à Pian Del Re, en espérant trouver une solution pour retourner à notre voiture.

Pian del Re, qui port bien son nom au pied du Roi de Pierre
Notre « chance » du jour est de croiser un jeune couple qui vit la même mésaventure… La jeune femme a également mal au genou et se voit dans l’impossibilité de continuer la randonnée. Nous ferons donc taxi commun…
Nous trouvons 4 places dans la navette qui se rend à Crissolo. Et voilà une occasion de voir que mes vieilles connaissances en italien sont certes rouillées mais utiles… Dans le mini bus, tous les passagers émettent un avis pour notre rapatriement… c’était assez drôle, et hop voilà comment on nous communique le numéro d’un taxi qui peut nous ramener…
Il faut dire que que si nous sommes qu’à environ 20 km à vol d’oiseau de nos voitures à Roche Ecroulée, il nous faudra parcourir environ 145 km et plus de 3 heures pour retrouver notre point de départ.
Conclusion de la journée :
- le Viso est toujours si beau
- on a franchi le tunnel de la Traversette 😉👍
- on manque d’entrainement😉 il faudra à l’avenir prévoir plutôt des journées de 5h de randonnée, 8h c’est trop
- problème de genou à résoudre….
Malgré les larmes de fin de randonnée, c’était génial, à refaire….
Enfin, vous avez compris que pour le moment notre tour en 4 jours va s’arrêter à ce jour#2😉😂😬
Affaire à suivre !